Tour du Mont Saint Michel

Samedi matin, Avranches, Hôtel (le luxe, une nuit au sec) : le réveil est matinal et la pluie tombe drue. Ce n’était pas tout à fait ce que la météo nous avait promis… mais la motivation est là pour les 12 participants avec l’objectif de faire le tour du Mont Saint Michel.

Une peu de route dans la nuit. Une fois les nœuds des sangles réticentes défaits, les kayaks transportés du sommet de la falaise à la grève par une route bien pentue, les gilets serrés et les pagaies bien en mains … il ne reste plus qu’à !

Une douzaine de kilomètres nous attendent pour atteindre le Mont Saint Michel, par la face nord. Il paraît que c’est souvent la plus difficile. C’est confirmé : les K2 sont ballotés par des vagues contradictoires et des courants déconcertants. Chaque binôme tient le cap. L’effort vaut le coup : au fur et à mesure que la pluie cesse, nous approchons du Mont par le côté que les visiteurs piétons ne peuvent jamais voir.  Scoop : il y a une forêt sur cette face cachée !

Nous contournons le Mont par la droite pour découvrir un spectacle magique : le Mont transformé en île par les grandes marées. Des dizaines de piétons agglutinés au bout de la passerelle profitent du moment. Nous sommes soudainement projetés au milieu de cette foule après le silence de la navigation. Les plus courageux des visiteurs se déchaussent en finissent les pieds dans l’eau pour atteindre les remparts, certains sont en VTT et l’impression est celle de gens marchant littéralement sur l’eau. Nous contournons le Mont en pagayant et apprendrons bien plus tard que ce moment unique a été filmé par les caméras du JT de 13 h de TF1. Certains d’entre nous sont même devenus des stars sans le savoir …

C’est au pied des remparts que les vagues sont les plus fortes. Le retour se fait avec en ligne de mire le rocher de Tomblaine et sa colonie d’oiseaux puis les falaises de Saint Jean le Thomas, notre point de départ. A l’arrivée, le ciel est presque devenu bleu. Une fois débarqués, nous échangeons nos impressions : la température de l’eau, les petites douleurs, la hauteur du « clapotis » pour certains, des « vagues » pour d’autres, la beauté du Mont, la météo facétieuse, le besoin de faire des étirements… Nous échangeons aussi des fruits secs et autres douceurs, faut bien reprendre des forces. Mais, chacun, chacune, en son for intérieur semble très satisfait de pouvoir se dire « je l’ai fait !!! ».

Nous méritons une belle pause gastronomique avec, toujours, vue sur la star du weekend et la Baie qui se vide complètement. Sentiment d’irréalité : il y a quelques heures nous naviguions là où il n’y a plus que du sable. En fin de journée, nous revenons au Mont, cette fois ci en visiteur « lambda » pour faire un tour, assister à l’incroyable spectacle du mascaret (cette grande vague qui permet à certains audacieux kayakistes d’avoir le kiff de leur vie) puis à un coucher de soleil très « carte postale » mais pour lequel magie opère toujours.

Dimanche matin, direction la rivière Sélune, où 6 d’entre nous ont sorti les petits kayaks rouges de rivière avec leur forme en bec de canard pour attendre LA vague du mascaret. La brume se lève, le paysage est champêtre avec des moutons, des vaches, de la rosée et de l’herbe bien verte. Les spectateurs se massent toujours plus nombreux pour profiter du spectacle. Cela promet d’être grandiose mais à l’heure de la vague, toujours rien. Le temps passe, on s’interroge … puis, d’un seul coup, une micro-ondulation passe, c’est le Mascaret !! Stupeur mais pas de tremblements ! Seul Bruno a compris l’enjeu et arrive à surfer pendant que le reste de la troupe revient sur le bord, un peu dépité. Pas grave, on a passé un bon moment. Fous rires quand nous avons réalisé que la vague avait accouché d’une souris ou plutôt d’un amas mousseux peu ragoutant ! Rapidement les esprits s’échauffent pour imaginer où et comment profiter du mascaret l’année prochaine. Et pourquoi pas directement dans la baie au pied du Mont ? Nous finissons par un pique-nique improvisé mais très gastronomique et local avant de prendre le chemin du retour sous une chaleur devenue accablante.

Antoine, Bruno, Catherine, Essaïd, Gilles, Fadel, Florence, Laure, Laurent, Marion, Philippe et Thierry